Allemagne années 20 (exposition)
Le centre Pompidou propose jusqu’au 5 septembre une exposition qu’il ne faut vraiment pas rater malgré une affiche peu attrayante selon moi : « Nouvelle objectivité. Allemagne années 20. August Sander ».
Il y a un grand nombre de photos d’August Sander (1876-1964) qui offre des portraits étonnants comme ces trois jeunes paysans en habits du dimanche (quel est le parti français déjà dont les élus refusent de mettre une cravate à l’Assemblée pour rester plus proche du « peuple »? Hé bien sur les photos de Sander, le « peuple » et même les mendiants essaient de mettre leurs meilleurs habits, comme ce vagabond en « costume » trois pièces, certes très dépenaillé qui pose devant l’objectif de Sander).
On trouve de formidables portraits de femmes, des artistes, des mondaines, des ouvrières…
J’aime le détail de la main qui tient la cigarette et des boutons du gilet en satin.
Détail du tableau de Christian Schad qui ne montre pas que la dame est nue sous sa robe en mousseline très transparente (elle se la joue Polnareff si vous voulez) et j’aime le contraste des broderies de la robe, du grain de beauté et de ce profil typé.
Cette femme nue au physique un peu étrange, – et pourquoi donc a-t-elle gardé ses chaussures? – est entourée d’objets intéressants.
Des chocolats dont un qui a fondu…
Un divan, un tapis… Peut-être est-elle chez son psy et elle essaie de le séduire? Ou peut-être est-ce le psy qui rêve de séduire cette patiente avec de la musique douce et des chocolats?
Il y en a bien d’autres de tout genre.
Terminons avec ces groupes d’hommes et de femmes (détails d’un tableau plus vaste) qui profitent de leur jour de congés dans un terrain vague d’un quartier ouvrier de Berlin. Les regards et les postures sont assez intrigants, voire inquiétants.
Notamment ce quatuor. On ne sait pas trop ce qui se passe… Une sorte de violence sous-jacente.
Les portraits d’hommes sont bien représentés dans l’exposition.
La bague portée au petit doigt, la montre quasi-féminine et le tissu à fleurs du fauteuil (qui feraient fureur aujourd’hui, le fauteuil comme le tissu)…
Le cartel de cet autoportrait met l’accent sur le goût du peintre pour les usines et les machines.
Je retiens plutôt le rouge de la cravate, du pinceau et de la bouche, comme s’il s’était mis du rouge à lèvres.
Enfin ce collectionneur de faïences (détails) dissimulé par l’accumulation d’objets, ceux qui sont mis en valeur étant particulièrement kitsch.
Que ce soit ce cochon-coquetier posé au premier plan ou cet animal qui est peut-être un petit vase et que tient soigneusement le collectionneur.
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