Captain America: the Winter Soldier (le Soldat de l’Hiver)
Malgré mon goût pour les beaux hommes musclés et mal rasés, les durs à cuire, les costauds des biscotaux (goût à ne pas prendre tout à fait au premier degré comme ont pu le faire certains de mes lecteurs), je ne suis pas sûre d’aller voir « Captain America: the Winter Soldier« , film de Joe et Anthony Russo, avec Chris Evans dans le rôle de Steve Rogers/Captain America.
Chris Evans apparait dans Snowpiercer, fait rapidement acte de présence dans le 2e opus de Thor (à peine mieux que le premier Thor qui était une vraie daube), quand Loki, le méchant prend l’apparence de Captain America , et a joué dans Avengers, vrai navet, somnifère au possible …. Pourtant Robert Redford y a un rôle.
Je laisse donc Kid Loki, fan des Super-Héros sous leur forme originelle dans les Comics ou sous leur incarnation filmée, écrire ce qui suit ci-dessous. Ce billet n’a pas été corrigé, ni censuré… Ici ce n’est pas la Stasi! Je propose quelques éclaircissements en fin de billet.
Captain America : The Winter Soldier (ou Le Soldat de l’Hiver en français, ce qui, pour être une traduction exacte du titre anglophone, claque légèrement moins je trouve) est le troisième film dans lequel sévit Steve Rogers, alias Captain America, ces dernières années.
Avant d’en venir aux aspects strictement formels du film, intéressons-nous à l’intrigue, part importante des films de super-héros s’il en est (comme le prouvent bien Thor ou Batman et Robin, au hasard). Celle-ci mêle trois arcs narratifs distincts tirés des comic books Marvel, dans l’univers desquels Captain America vit depuis déjà 75 ans. Le premier
tourne autour de l’intégration de Cap’ dans le monde dans lequel il se retrouve après sa sortie de son sommeil glaciaire, monde bien différent de celui en noir et blanc dans lequel il a grandi et combattu (celui de l’entre-deux-guerres et de la seconde Guerre Mondiale), et de sa participation aux activités de l’agence d’espionnage internationale/‘ricaine (l’allégeance varie selon les scénaristes, mais elle est ‘ricaine à vocation mondiale) S.H.I.E.LD., dirigée par Nicholas « Nick » Fury/Samuel Lee Jackson, au cache-oeil noir, et à laquelle appartient également Natasha « Black Widow » Romanova/Scarlett Johansson, donc le personnage est (quelques) peu approfondi dans ce film.
Le deuxième arc narratif est celui tournant autour de ce fameux Winter Soldier (je me refuse à l’appeler par son nom français, beaucoup trop long pour être impressionnant), qui sert au final ici d’antagoniste secondaire, et surtout de prétexte à des scènes d’action distrayantes pour deux-trois raisons examinées plus bas. Si le personnage a perdu de son impact en passant au grand écran, il garde un certain attrait visuel par son bras cybernétique bien modélisé.
Le troisième arc narratif est celui qui justifie la prétention film d’espionnage de ce Captain America 2 : sans rien spoiler de particulièrement important, il fait la part belle au S.H.I.E.L.D. et aux théories conspirationnistes, tout en liant ce film au précédent (Captain America : First Avenger, valable quasi-uniquement pour les scènes avec les Howling Commandos à mon avis).
Côté mise en scène, il tente de mélanger film d’espionnage, avec des scènes en huis clos et des plans fixes rapprochés, et film d’action super-héroïque, avec les dorénavant immanquable scènes d’action à grand budget où tout pète dans tous les sens. Ces dernières n’ont pas perdu ce côté brouillon qu’elles avaient déjà dans The Avengers, et font plus penser à une version bêta de Star Wars qu’autre chose (la trilogie originale, celle avec les ewoks, pas celle avec Jar-Jar). Elles n’en restent pas moins distrayantes, après un début de film plutôt lent où l’on se demande ce qui se passe (rien à voir avec Rubicon, mais les retournements de situation sont plutôt bien amenés, sauf quand on connaît les comics dont le film est tiré, auquel cas il n’y a de toute façon pas de surprise). La bande-son, pas forcément mémorable, ne s’impose pas, et est pour une fois bien dosée.
Au final, ce Captain America 2 est un film correct, qui évite de trop tomber dans le classique « ‘Murica fuck yeah ! », ou dans la bonne volonté gnangnan, même s’il ne pouvait totalement l’éviter. Il sert surtout à approfondir les personnages de Captain America (ce qui n’était pas un luxe), de Black Widow (mais toujours trop peu, quand on connait son homologue des comics) et de Nick Fury, ainsi qu’à en introduire quelques autres de l’univers de Captain America (Falcon, Sharon Carter…).
Ce film prouve bien ce que je disais des films Marvel : qu’il fallait poser les bases avant de pouvoir faire quoi que ce soit de plus approfondi. A l’instar d’un Thor 2 pouvant se permettre de pousser les choses un peu plus loin, ce Captain America développe des acquis du 1e, même si comme ce dernier il ne me semble servir que d’introduction au prochain film Avengers (Avengers : Age of Ultron), surtout au vu de la première scène post-crédits (la deuxième sert, elle, à introduire le prochain film Captain America. Parce que oui, y en aura un.), qui servirait presque de prologue à ce film qui ne sort pourtant que l’année prochaine.
Enfin, fidèle à leur politique de fan-service, les studios Disney, détenteurs des droits de cette licence (et de celle des Avengers, d’Iron Man, de Guardians of the Galaxy, d’Ant-Man, de Doctor Strange, de Hulk…), ont introduit plusieurs » ester eggs » dans ce film, comme des allusions à différents autres personnages de l’univers Marvel, ou directement aux fans.
Un film distrayant en somme, si on supporte les 20 premières minutes, plutôt longues…
N. D. L. C. (note de la claviste, petit clin d’oeil à qui lisait Libération et son supplément Sandwich, il y a 30 ans).
Si mes lectrices/lecteurs habituels n’ont pas tout compris, c’est normal. Vous êtes trop vieux/pas assez « geeks »/imperméables au charme certain des Comics (je préfère personnellement les magazines aux films). J’ai demandé quelques éclaircissements à l’auteur.
– Les Howling Commandos étaient la troupe de soldats d’élite qui se sont battus aux côtés de Captain American durant la Seconde guerre mondiale, et dont on voit la photo et les costumes dans les scènes tournées au Smithonian.
– Que signifie réellement « Murica Fuck Yeah »? C’est… tiré d’une chanson assez caricaturale sur les EUA, et c’est depuis devenu sur internet un moyen de tourner en dérision certaines choses typiquement américaines (et stupides la plupart du temps).
– Un Ester Egg (dérivé d’Easter Egg) est une blague, une séquence inédite, un bruitage, délibérément caché par son concepteur dans un jeu vidéo, un film, etc.
– Rubicon est une remarquable série télévisée américaine de Jason Horwitch, sortie en 2010 et qui n’a connu qu’une saison et se passe à New-York dans le milieu des analystes du contre-espionnage. Je la recommande fortement. C’est une des choses les plus intelligentes que j’ai vues ces dernières années.
Allez, un petit goodie! Kid Loki a reçu à Noël ce magnifique t-shirt, orné du bouclier de Captain America (Merci à Fafa-coach, mon coach bien-aimé de gym, qui m’avait signalé l’objet!).
Et la vidéo de « Murica Fuck Yeah »
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Dans le genre « film spectacle », il a toujours fallut que l’histoire soit assez prenante pour que je puisse en savourer toutes les facettes. Sinon, ça tourne rapidement au banal blockbuster d’une qualité visuelle époustouflante mais vide dans le fond. Dommage, car avec les technologies actuelles, on a le potentiel de créer de véritables chefs d’oeuvre cinématographiques, tant dans la forme que dans le fond. Un film d’action n’est pas nécessairement dénué de matière grise ! Je n’irais certainement pas le voir au ciné, mais pourquoi pas une après-midi dominicale quand il pleuvra 🙂 !
Un film d’action tres bons !
[…] bel article de Kid Loki sur le deuxième film consacré à Captain America m’a convaincue d’aller le voir. Dans […]
[…] n’y suis pas allée, mais un visiteur qui m’est proche, Kid Loki, m’en a fait un compte-rendu détaillé et élogieux dont ce billet est largement […]
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[…] même Kid Loki, contributeur occasionnel de ce blog, arraché à ses marottes et qui somnole sur les planches. Kid […]
[…] amusant, mais je vais laisser la place demain à mon chroniqueur habituel qui a déjà écrit sur Captain America et l’exposition Star Wars, Kid Loki, qui s’est emballé pour la chose. Lucy est le […]
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