Gunpowder Moon, David Pedreira Confinement#13
Quelle profession est la plus confinée? Certainement les spationautes*.
Bien plus encore que les sous-mariniers. Si ces derniers peuvent passer des semaines ou des mois sous l’eau dans un tout petit espace, ils peuvent (en principe) revenir sur terre rapidement en cas d’urgence. Quand vous êtes dans une capsule qui tourne dans l’atmosphère, dans une station spatiale internationale ou dans une station ancrée sur la lune, il n’en est pas question.
De nombreux films ont évoqué plus ou moins cette situation et les troubles psychologiques qu’elle induit (Ad Astra de James Grey, Gravity de Alfonso Cuarón, Interstellar de Christopher Nolan, Prometheus de Ridley Scott pour citer ceux dont j’ai parlé sur ce blog), à commencer par les plus connus 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrik et Alien de Ridley Scott, avec le fameux slogan de l’affiche : « dans l’espace, personne ne vous entend crier ».
Si vous ne supportez pas ou plus de rester enfermé(e) chez vous, imaginez-vous vivre dans des espaces ultraconfinés où tout geste est compliqué et où les mesures de sécurité sont extrêmes. Quand votre colocataire lunaire vous énerve, il est difficile d’aller faire un tour dehors… Ou au risque de votre vie.
David Pedreira, dont c’est le premier livre, a choisi de placer l’action de ce « space thriller », Gunpowder Moon (Editions Bragelonne, traduit par Jacques Fuentealba) sur la lune en 2072.
La planète Terre est au bord d’une catastrophe environnementale majeure et différents pays se battent sur le sol lunaire pour l’exploitation des richesses minières uniques de cet objet céleste.
Différentes stations d’exploitation ont été installées et sont tenues par des militaires ou anciens militaires qui surveillent les travaux des techniciens et informaticiens. La Chine et les Etats-Unis ont les plus importantes et s’espionnent mutuellement avant de s’accuser quand du matériel fait l’objet de sabotages. Puis un premier meurtre est commis. La mort arrive vite dans ces contrées lointaines sans atmosphère viable.
Pedreira mêle de manière intéressante des considérations politiques et géopolitiques, des aperçus techniques assez pointus et l’approche humaine de ce milieu si particulier, souvent fait d’hommes (et peu de femmes) désireux de fuir la normalité de la vie quotidienne.
Ancien militaire aguerri, Caden Dechert, le personnage principal, essaie de protéger son équipe, y compris des décisions politiciennes et de trouver qui sont le meurtrier et le commanditaire de ces assauts. La conclusion ne sera pas reluisante, on s’en doute.
Intéressant.
* Pour mémoire :astronaute (du grec astron/étoile et nautes, navigateurs de l’espace) désigne les voyageurs de l’espace américains. En Russie, on parle de cosmonaute (du grec cosmos/espace) , en France et en Europe de spationautes (du latin spatium/espace) et en Chine de taïkonautes (du chinois taikong/espace).
Mes petites boules à neige montre un spationaute qui aimerait revenir chez lui. Mais est-ce New York, Berlin ou Moscou?
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