In Memoriam Muriel Cerf …
Muriel Cerf. 4 juin 1950-19 mai 2012
Révélée par L’Antivoyage en 1974 – et l’auteure de ces lignes se rappelle très bien l’avoir vue parler de ce livre à la télévision (Rendons hommage au passage à Michel Lancelot, animateur de radio de l’extraordinaire émission Campus. Découvreur inlassable de talents non formatés. Décédé en 1984), Muriel Cerf a écrit des livres énormes dans tous les sens du mot : des pavés de mille pages pour les plus gros, échevelés, passionnés, bouleversants et bouleversés et pourtant d’une construction sans faille. Ravissante femme-enfant, elle avait une écriture énergique, féminine et splendide. C’est à grâce à elle qu’on a lu ensuite Albert Cohen dont elle parlait avec intelligence. Ici on aime qu’un auteur vous amène vers d’autres livres, d’autres musiques, d’autres tableaux qu’on n’aurait pas rencontrés sans son intercession. L’écriture prenait toute sa vie. Ses amours ont été romancées, mais ont-elles été vécues? On ne le sait pas vraiment et c’est tant mieux. C’est une auteure qui a accompagné ma vie de lectrice et d’écrivaine.
Il faut lire « Une passion »,« Maria Tiefenthaler », « Une pâle beauté ». Ces trois-là au moins.
« Une passion », longtemps épuisé et qu’on s’arrachait dans les librairies d’occasion a été réédité en poche chez Babel.
Lire un auteur c’est le faire vivre encore et encore.
Il y a son site officiel et on peut lire ici un très beau post. On y voit l’émission de Bernard Pivot où Muriel Cerf présente « Une passion » d’une voix ferme et autoritaire, avec une langue française parfaite, riche et nuancée et quelque chose dans la voix qui rappelle Delphine Seyrig (cette féminité, cette autorité, cette culture….). La bloggueuse fait part de ses échanges avec Muriel Cerf. Si vous aimez un auteur, dites-le lui. N’attendez pas qu’il soit mort… On croit toujours qu’ils sont trop sollicités (je ne parle évidemment pas des Marc Lévy, Maxime Chattam et autres vedettes de la plume) mais en fait non….
Que Muriel Cerf retrouve au Paradis des écrivains son cher Albert Cohen mais aussi celles qui ont aimé et écrit, les Simone de Beauvoir, George Sand, Christine de Pisan, Louise Labé et Colette bien sûr...
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4 Comments
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Nous n’avons jamais rien lu d’elle, parfois c’est le hasard. Par contre nous nous rappelons de son joli visage…c’est peu.
Pareil que MatchingPoints, je n’ai rien lu de Muriel Cerf mais je me souviens bien d’elle. Je note les titres que tu as cités pour lire cet été.
[…] qu’on ne lit guère plus, réservé à quelques initiés, comme tant d’autres, comme Muriel Cerf, Anatole France ou même Colette. Etonnant personnage qui a d’abord commencé par reprendre […]
[…] Son oncle Félix, mort à 67 ans, de lassitude et de Fernet-Branca. Muriel Cerf, dont on a parlé ici, bien qu’il n’ait lu d’elle que « Les rois et les voleurs », son 3ème livre. […]