La belle époque est un film de Nicolas Bedos qui a eu plus de succès (du moins il est resté plus longtemps en salle) que le film onirique de Christophe Honoré, Chambre 212.
Les deux films parlent un peu de la même chose, même si Bedos a ancré le sien dans la réalité technologique : comment un couple peut-il survivre à des années de mariage? Victor (Daniel Auteuil) et Marianne (Fanny Ardant) sont un couple usé et bancal. Elle est psychanalyste par écran et avatar interposés,  lui, un auteur de bandes dessinées qui ne produit plus rien et met son point d’honneur à ne rien comprendre aux nouvelles technologies, ce qui exaspère sa femme. Elle lui aboie dessus et finit par le mettre à la porte.
Leur fils unique, Maxime (Michaël Cohen qui a pris un coup de vieux) travaille dans la société d’Antoine (Guillaume Canet) qui reproduit, pour des clients très fortunés, la journée de leur choix, qu’elle appartienne à leur passé ou à l’histoire, avec acteurs et décors réalistes : le sacre de Napoléon, un souper à la cour de Marie-Antoinette, un dîner avec un père défunt (thème illustré avec brio par Pierre Arditi dans le rôle du fils)….
Antoine qui voue un amour filial à Victor propose de lui payer une prestation. Victor choisit le jour de 1974 où il a rencontré pour la première fois sa future femme Marianne, dans un café de Lyon, nommé la Belle Epoque. C’est Margot (Dora Tillier) qui incarne Marianne. Margot entretient avec Antoine, irascible chef d’entreprise, une relation houleuse. Evidemment Victor tombe amoureux de Margot….
C’est un film plaisant à regarder (malgré tous les a-prioris que je pouvais avoir sur le réalisateur) mais qui n’offre guère de surprises narratives. On peut le voir plutôt pour les numéros d’acteurs, quoique Fanny Ardant en fasse des tonnes, devenant une caricature d’elle-même (la voix, le jeu) et que Pierre Arditi cabotine -mais comme toujours au fond.

Sur le même sujet, et avec la même conclusion, je préfère de loin la finesse de Christophe Honoré.
Luc Chessel dans
Libération a écrit méchamment (mais peut-être le journaliste n’a-t’il pas été invité à une projection de presse ou au cocktail qui suivait…) : Bedos « signe une satire lourdingue et roublarde sur un homme à la poursuite de sa jeunesse perdue », ajoutant qu’il s’agit du « dernier spécimen de la ringardise structurelle du cinéma français ».

www.unifrance.org
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Une autre qui en fait des caisses, c’est Emma Thompson qui joue-et a collaboré au scénario- dans Last Christmas de Paul Feig, réalisateur américain. Film dégoulinant de bonnes intentions et de messages bienveillants très appuyés, il est éclairé par la prestation de la délicieuse Emilia Clarke, sortie de Game of Thrones, et rendu pénible par celle d’Emma Thompson. Comme les parents de Katarina, dite Kate (Emilia Clarke), sont supposés avoir fui l’ex-Yougoslavie avec leurs deux filles, Thompson inflige aux spectateurs pendant tout le film un pseudo-accent local, auquel se surajoute un jeu outré et ridicule, comme son accoutrement. Le dénouement de la petite amourette entre Kate et le charmant Tom (Henry Golding) est tiré par les cheveux. Michelle Yeoh fait des apparitions amusantes bien que le concept du magasin qui vend à l’année des décorations de Noël soit aussi artificiel que les sapins à l’intérieur et n’apporte strictement rien à l’intrigue. Bande-son tournée vers George Michael.
Bonne critique détaillée dans Marie-Claire.

Bilan : deux actrices qui cabotinent. Deux films pleins de bons sentiments. Victoire accordée haut la main (mais on part de loin) à Nicolas Bedos.
Question : si on vous proposait de vous faire revivre la journée de votre choix, vous choisiriez laquelle?