La (dé)construction de la transition
Plus d’un an a passé, bientôt deux, depuis que je suis devenue orpheline et j’émerge à peine de mon deuil.
Après en avoir fini avec les inévitables et longues très longues, démarches administratives en tout genre qui n’aident pas vraiment à « passer à autre chose » comme vous disent les faux amis et les vrais imbéciles, je me débats toujours dans le tri à faire dans les papiers, les objets, les livres,
dans ma vie en fait.
Les litres d’eau qui se sont déversés dans ma cave en août 2013 ont certes ruiné quelques- unes de mes possessions chéries mais cette perte m’a décidée à explorer de près cave, placards, penderies, bibliothèques, garage.
Le but : faire le vide pour préparer un nécessaire déménagement.
Pour cela, me débarrasser de ce qui ne parle plus qu’à moi, les objets d’un lointain passé, celui d’avant ma naissance.
Et en profiter pour réfléchir à ce qui m’intéresse vraiment aujourd’hui et pour les années à venir. Pour enfin quitter (certains de) mes rêves et les projets non aboutis sur lesquels je ne me pencherai plus et en jeter les traces matérielles.
Il s’agit au final
de garder ce qui pourra m’aider à avancer dans cette nouvelle vie.
Les deuils, la maturité qui annonce la vieillesse, comme le font les douleurs physiques et morales, exigent, si on ne veut pas se retrouver d’un coup au bord de la falaise sans pouvoir reculer, qu’on trace de nouveaux chemins, différents, plus sûrs peut-être, qui laissent quand même la place à de nouvelles aventures, à des découvertes, à des rencontres.
Alors je donne, je jette, je vends. On ne renonce pas aisément à ce qu’on a été ou à ce qu’on a rêvé d’être.
C’est une purge et un dépouillement qui prennent l’allure du définitif.
C’est plus facile à écrire qu’à faire. La plupart du temps, je déplace des objets, des livres d’une pièce à l’autre pour les laisser décanter avant de décider de leur sort.
S’alléger est un idéal très prôné de nos jours, on fait des détoxs de penderie, d’alimentation, de relations. Encore faut-il ne pas tricher, en se contentant de vider son appartement pour aller remplir un garde-meubles ou le grenier familial.
Pour moi, le processus est long, lent, parfois pénible, souvent déprimant (rentrer dans un « chez-soi » encombré de choses en attente n’a rien de stimulant) et occupe la grande majorité de mes pensées.
J’espère que, comme on me le répète souvent, je me sentirai mieux une fois dépassé cet interminable épisode de ma vie de quinqua…
La 2ème photo est tirée du site Caterpickles.
En mars 2013, la blogueuse se plaint que seule sa cuisine est fonctionnelle et que le reste de sa maison est un chaos absolu! Elle a appelé à l’aide sa mère qui se plaint :
– « Il ya des affaires partout… »
Et sa petite fille de 5 ans, qu’on devine de dos en bas à gauche, qui lui répond:
– « Non, ce n’est pas vrai. Regarde le plafond, il est vide! »
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