La Grande Guerre (1914-1918) vue par Les Annales
Alors qu’on commence les commémorations de la Grande Guerre, j’ai retourné mes archives et mes exemplaires de la revue Les Annales dont je vous ai déjà montré des échantillons ici et ici. La revue s’est bien évidemment engagée, elle aussi, dans la bataille.
Toutes les couvertures y ont été consacrées selon des thèmes divers. Un des plus importants a été la série des « Types de la guerre, par Lucien Jonas ».
Lucien Jonas (1880(1947), originaire du nord de la France, est un peintre agréé, en 1915, « peintre militaire, attaché au musée de l’armée » (je crois que cette catégorie existe toujours, en tout cas il y a régulièrement des expositions à Paris). Il parcourt tout le Front et réalise « au total, 700 à 800 panneaux à l’huile, et près de 4 000 dessins reproduits en grand nombre dans L’Illustration, Les Annales, Lectures pour tous et dans les journaux alliés » (source wikipedia). En 1916, il est nommé peintre officiel de la Marine et 1932 Peintre de l’Air. En 1933, pour la Banque de France il crée deux billets, le 10 Francs Mineur et le 20 Francs Pêcheur.
Pour commencer, et sans souci de chronologie,
quelques militaires étrangers.
Le Canadien, pour le numéro du 16 décembre 1917.
L’officier américain, pour celui du 26 mai 1918,
L’Ecossais, pour la parution du 14 octobre 1917,
Et l’officier britannique, forcément flegmatique, pour la couverture du 2 avril 1916.
Les Annales n’oublient pas pour autant leurs annonces publicitaires, toujours amusantes à nos yeux.
Comment lutter contre la migraine en 1916? En améliorant sa digestion, pardi!
Utiliser l’image de la guerre pour vendre un médicament pour la bonne digestion (encore!) est inévitable en 1918. Et un seul produit, la Fandorine promet d’améliorer la santé des femmes, de leurs « vapeurs » à leur « retour d’âge » en passant par les fibrômes et l’obésité!
En ces temps difficiles, il fallait lutter contre le rachitisme. Les vertus de la vitamine D et de l’huile de foie de morue ne sont plus à démontrer. En 1917, on vous propose donc de l’Ascoléine Rivier en huile, comprimés ou injection, démonstration au tableau noir à l’appui.
Et pour finir, un personnage bien connu, créé en 1905 pour La semaine de Suzette, par la rédactrice en chef de ce magazine, Jacqueline Rivière, avec les dessins de Joseph Porphyre Pinchon, appuie l’effort de guerre : Bécassine.
C’est le quatrième album, faisant suite aux parutions dans La semaine de Suzette. Les dessins sont d’Edouard Zier, Pinchon ayant été mobilisé et les scénarios de l’éditeur Maurice Languereau dit « Caumery ».
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Les albums de Bécassine sont un très bon souvenir de notre enfance, réédités en couleur, bien sûr !
L’image que j’adorais, c’est Bécassine bébé, dans sa ferme natale, emmaillotée et suspendue à un clou (pour éviter que les rats et les poules l’attaquent)!
Je me souviens surtout de l’arrivée de Bécassine à Paris, avec son parapluie. Pour nous gens du midi le parapluie est indispensable lorsqu’on va à Paris, pour les Bretons aussi apparemment ! A moins que ce parapluie n’ait une fonction symbolique car de nombreux chercheurs ont tenté de trouver des significations à ce personnage mal considéré par les Bretons eux-mêmes;
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