Pour Françoise Sagan (1935-2004), c’était : « se retrouver dans son lit, le soir, sans épouvante, et le matin sans découragement ».
J’aurais dit le contraire, moi qui me suis si souvent couchée découragée et me suis réveillée épouvantée à l’idée du jour à venir….

Toujours selon Sagan, pour la plupart des gens,
« l’équilibre, c’est faire des choses mesurées et être affreusement déséquilibrés. Et très bien faire des sottises et passer à travers comme un poisson ».
Quand on est « en équilibre », on est très temporairement dans une situation stable après avoir réussi à vaincre les facteurs contraires.

J’ai toujours équilibré mes déséquilibres. Ma nature paradoxale, à la fois assez rigide (structurée, pour le dire positivement) et très rétive à l’autorité, plutôt secrète, peu moutonnière mais pas du tout exhibtionniste,  m’a fait toujours osciller entre les extrêmes.
Mais finalement, ce qui m’a souvent retenue, est le souci de moi-même (je n’aime pas les prises de risques inutiles), de ma dignité (mot qui a souvent fait rire et qu’il faut comprendre au sens de respect de sa personne et non pas peur du ridicule) et une certaine misanthropie.
Si j’ai souvent fait, et fais encore, des choses loin de mon milieu, mon éducation, mon âge ou mon genre en général, je ne l’ai jamais crié sur tous les toits.
J’ai pu en parler quand ça me paraissait utile à d’autres.
Comme me dit de temps en temps Kid Loki, sous des apparences très classiques, tu ne l’es pas vraiment (classique).
Le bonheur que votre enfant vous découvre telle que vous êtes! Enfin, presque, car il ne sait pas tout.

L’équilibre, c’est aussi le titre d’un album d’Emmanuel Moire sorti en 2009 et que j’aime beaucoup.

 

Françoise Sagan. Je ne renie rien (compilation d’entretiens, 1954-1992), Stock 2014.