Lost in transition
Après toutes ces années passées dans l’inquiétude, l’angoisse, la fatigue, la colère (le jour où ma mère avait « disparu » de sa maison de retraite, par exemple),
après plusieurs années très dures au travail,
après l‘inondation de ma cave,
après un deuil et un départ,
après une pénible rupture sentimentale,
après des bobos en tout genre (tendinite, toujours non guérie, des tendons d’Achille, cruralgie en cours, chutes et hématomes. Je somatise beaucoup),
après des kilos pris et pas encore perdus,
Je me retrouve face à ….
pas grand-chose, sinon un moi-même confus et pétrifié, encore sous le choc de ce long tunnel traversé en apnée pour ne pas craquer.
Ou si on veut, face à un fouillis d’aiguillages alors que mon tableau de régulation de la circulation a totalement cramé.
Alors je fais le vide.
Je jette, je vends, je donne.
Je me dépouille de mon passé, du passé de mes parents, de leurs parents.
Je renonce à des rêves longtemps caressés, à des projets jamais aboutis.
J’essaie de retrouver mon noyau dur.
Je fais le projet de déménager.
Evidemment il y a les massages chinois et les religieuses (au café de préférence).
Les conseils des amies (change de coiffeur/de couleur de cheveux/de vêtements/de quartier, maigris, déménage, sors, réponds à des annonces, inscris-toi sur un site de rencontres, viens me voir -au fin fond d’une province humide-, passe à autre chose, etc etc) bien intentionnées mais parfois fatigantes.
Il y a ce blog aussi.
Ce blog, qui va tenter de parler davantage des joies et des soucis de la quinquitude (Ségolène, sors de ce blog!). C’est un projet.
Car toutes les quinquas ne sont pas toujours au top, joyeuses, minces, bien coiffées et en partance pour New-York ou Saint-Barth. Toutes ne ressemblent pas à Inès de la Fressange ou Isabelle Huppert. Mais on essaie! Avec nos moyens, petits ou grands. En tenant bon, sans pour autant être dans la béatitude permanente.
Dans l’immédiat?
Vous avez certainement vu ce film de Sofia Coppola, son 3ème, Lost in translation, sorti en 2003 et qui a été tourné à Tokyo. Hé bien, ça me ferait plaisir que Scarlett m’attende en petite culotte rose dans une chambre d’hôtel de luxe avec vue panoramique.
Surpris, chers lecteurs?
Pourtant entre Bill Murray, 64 ans, et Scarlett, 29, le choix est vite fait non?
Tant qu’à changer de vie, on peut tenter le changement de partenaire, n’est-ce pas Jessica Stein? …
Non, ce n’est pas un outing, juste, comme le raconte ce film, le rêve d’autre chose…
4 Comments
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Autre constat déprimant à propos de Lost in Translation : Bill 64 ans, Scarlett 29 ça passe, Scarlett 64 ans, Bill 29, ça casse !
Ressaisissons-nous ! Coiffeur, voyages, ciné, amies (même provinciales) ça aide quand même 😉
J’aime ce billet si proche de la réalité de plus nombreuses que tu imagines. Coiffeur, shopping, religieuses au café ne suffisent pas toujours. Hier, je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai forcé l’accès de la porte cochère de l’immeuble où j’ai été enfant pour monter au 1er devant la porte de notre appartement, porte à laquelle on me mettait dans le noir un quart d’heure quand je n’étais pas sage… Je n’ai pas compris de suite que je voulais moi aussi tourner la page.
Allez, on te suit ! Bises
Je crois bien qu’on est nombreuses à ne pas tout gérer… Et à avoir du mal à tourner la page, tourner le dos, prendre le virage….Merci pour ton mot et contente de te retrouver sur la Toile.
[…] Je n’étais pas prête, je le suis. Cette petite décision fait partie de mon processus de transition : je me suis mise au tri de mes affaires pour préparer un déménagement dans un lieu plus petit, […]