Peur sur la ville
En prenant le métro ce matin, c’est l’expression qui me venait à l’esprit.
J’ai rarement vu un métro aussi silencieux.
Personne ne parlait.
Quelques-uns regardaient autour d’eux.
D’autres lisaient le journal, regardaient par terre.
Quand le métro est plein, comme c’est le cas à certaines stations, le malaise est plus grand.
Ce qui suit n’est sans doute pas politiquement correct, mais comment ne pas ressentir de l’inquiétude quand se tient, à côté de soi, un jeune homme barbu, vêtu d’une doudoune qui lui donne un volume ne semblant pas en rapport avec sa corpulence, qui tient un sac de sport et qui écrit frénétiquement sur son téléphone?
N’est-il pas en train de recevoir des instructions pour se faire exploser en pleine rame?
Ou pour tirer à bout portant?
J’ai résisté à l’envie de descendre de la rame, mais j’avoue avoir été soulagée quand lui est descendu avant moi.
Ca m’a rappelé la période des attentats de 1995 à Paris. Il y a eu des jours où j’ai dû non seulement sortir de la rame, mais carrément revenir en surface, à cause de crises d’angoisse.
Alors évidemment, la vie quotidienne continue.
On fait des courses, on va au travail et même on sort.
On ne fait pas d’amalgames.
Et pourtant on a peur et on regarde à côté de qui on se tient dans le métro, dans la rue, dans le train ou sur les marchés peut-être aussi.
Peur sur la ville est aussi un film d’Henri Verneuil (1975) avec Jean-Paul Belmondo, Léa Massari, Charles Denner…
3 Comments
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Non, ce n’est pas politiquement correct, mais très compréhensible dans ce contexte ! Mais il ne faut pas se laisser envahir par ce sentiment d’insécurité mais continuer la vie normalement. Non, on se laissera pas faire…
Rassurée de voir que tu vas bien ! J’ai également eu cette sensation les jours suivants les attentats. Pas plus tard qu’aujourd’hui quelqu’un a poussé un cri dans le métro, autant te dire que tout le wagon a bondi. Fausse alerte, heureusement.
oui, ça va, merci!! Ca ne m’empêche pas, puisque je suis en train de faire mes cartons, de rechercher un appartement dans ce quartier. Je ne vais tout de même pas aller vivre dans les grandes allées vides de l’Ouest parisien (pensons à ce qu’en disait Françoise Sagan).